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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/31

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bonheur dans le détachement des affections de la terre. J’en ai fait la triste épreuve depuis que je suis dans cette maison. Ne craignez pas que mon salut soit compromis, je ne m’écarterai jamais de mes devoirs. Je me rappelerai toutes vos leçons, et j’espère rester toujours une enfant de Dieu.

— Je tremble en vous voyant quitter cet asile de paix, car les épreuves vous attendent dans le monde ; et il y a dans votre âme une fierté qui m’alarme. Vous êtes obéissante, mais si l’on vient à vous ordonner une chose qui n’est pas tout à fait juste, il n’est point de puissance capable de vous soumettre. Nous avons pu l’observer. Cette fierté, quoiqu’elle défende la cause sainte, en croyant à l’accomplissement des commandements de Dieu, est un peu voisine de l’orgueil.

Sans doute il faut aimer la perfection et s’en approcher le plus possible ; mais il ne faut pas s’attendre à la trouver ici bas, elle est au ciel et non sur la terre. Il faut de l’indulgence pour les pécheurs et une grande résignation aux maux de la vie. Vous allez trouver des hommes pervertis, des erreurs consacrées, vous n’y pourrez rien, le monde est ainsi fait. Il faudra souffrir avec patience en pensant au ciel où votre âme trouvera la perfection et l’amour. Ce doit être votre consolation sans cela vous succomberiez ; votre corps est moins fort que votre esprit, ma pauvre enfant. Partez donc, puis-