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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/30

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— Je pars, pour toujours ? s’écria la jeune fille.

— Oui, notre mère vous attend pour recevoir vos adieux.

— Le Seigneur me donne enfin la liberté. Oh ! qu’il soit béni !

— Vous êtes donc bien heureuse de quitter le couvent ?

— Oui ; et cependant j’ai peur.

— On dirait que vous pleurez, ma chère enfant, ne vous troublez pas ainsi.

— Je ne sais pourquoi je pleure, c’est de joie sans doute.

Elle fit quelques pas pour rentrer, ses yeux s’obscurcirent, elle perdit connaissance et tomba. Les élèves s’empressèrent autour d’elle, on la transporta dans le dortoir.

Elle reprit bientôt l’usage de ses sens.

— Pauvre enfant ! lui dit la supérieure, si vous éprouvez tant d’émotion en quittant le couvent, votre vocation est peut-être d’y rester. Je crois que vous feriez bien de suivre le conseil que je vous ai donné souvent. Votre fortune serait une belle offrande à faire aux pauvres, et votre âme un beau présent à faire à Notre Seigneur.

— Non, ma mère, je ne suis ni légère, ni désireuse des plaisirs du monde ; mais je ne puis trouver le