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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/67

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En quittant l’hôtel pour faire sa promenade, le comte, contre son habitude, avait une pensée ; il voulait trouver un homme à marier. En arrivant au bois, il mit le titre de cousin sur toutes les figures de célibataires qu’il rencontra, quel que fût leur âge. Il s’étonna de trouver un si grand nombre de partis vacants qui pussent s’accommoder de la dot de sa cousine. Il vit qu’il n’aurait que l’embarras du choix.

Deux calèches s’étant accrochées, un encombrement de voitures et de cavaliers se forma. Le comte fut obligé de s’arrêter. Les deux cochers se lancèrent des invectives au dessous de leur condition de valetailles aristocrates, et les assistants furent forcés d’entendre jusqu’au bout le vocabulaire des expressions énergiques qu’on ne trouve dans aucun dictionnaire. M. de Cournon était près d’un jeune homme qu’il rencontrait souvent au bois, au club ou aux courses.

— Savez-vous à qui sont ces gens qui crient si fort, monsieur le comte, dit le jeune homme ?

— Mais oui, l’un est à la vieille duchesse de Novailles et l’autre à lord Salisbury. Ils sont magnifiques ces laquais rougissants sous leur perruque blanche.

Les tricornes survinrent, et la circulation se rétablit.

— Vous avez aujourd’hui l’air bien sérieux, Monsieur le comte.