pureté. Debout, devant la vieille commode où reposait le costume du couvent, Violette regardait Lydie dont la vue rafraîchissait son cœur ; vertueuse et sage de fait, elle avait perdu au milieu du monde dans lequel elle vivait ce parfum de l’âme : la chasteté de l’esprit ; pour la première fois, elle pleura cette candeur perdue comme une femme déchue pleure son honneur ; l’ignorance de sa maîtresse lui parut encore plus digne de respect, elle sécha ses yeux et refoula ses confidences au plus profond de son cœur.
— Je croyais pouvoir vous rendre un service, mademoiselle, je me trompais, ne reparlons jamais de cela. Dieu, qui peut tout, vous voit et lui seul doit prendre soin de vous.
— Aussi c’est lui qui vous a envoyée vers moi. Pourquoi ce trouble, ces hésitations ?
— D’ailleurs, rien ne presse ; vous ne vous mariez pas demain.
— Pas demain ; mais bientôt, mon mari est trouvé.
— Déjà ! dit Violette avec effroi.
— Monsieur de Cournon me l’a annoncé ce soir.
— On n’a pas perdu de temps.
— Qu’avez-vous donc ? Vous avez l’air tout effrayée.
— On aurait peur à moins.
— Que voulez-vous dire ? Le mariage me cacherait-il quelque danger.