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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/97

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— Pourquoi ?

— Puisque l’amour dont vous m’avez parlé ne dépend pas de notre volonté, je ne puis aimer cet homme que je vais voir aujourd’hui pour la première fois et qu’il me faudrait épouser dans quinze jours.

— Peut-être bien, si c’est lui qui vous est désigné par Dieu.

— Il serait bien extraordinaire de le rencontrer ainsi juste à point nommé ; c’est presque impossible ; et quand le hasard ferait ce miracle, je ne serais pas plus avancée, puisque notre bonheur dépend de l’affection réciproque. Comment m’assurer de la sienne en si peu de temps ? Rien n’est possible en de semblables circonstances. Rester ici à attendre, je ne le puis ; mes cousins d’ailleurs ne le voudraient point. Ce soir, je vais leur dire que je désire retourner à Sainte-Marie. Ils ne s’y opposeront pas. J’obtiendrai facilement de notre supérieure qu’elle nous prenne pour commencer votre éducation ; nous resterons là pendant un an. Quand je serai majeure, possédant la fortune de mon père, nous sortirons, nous serons libres. Je vous instruirai moi-même, je vous donnerai une jolie dot, et nous pourrons ainsi chercher ou attendre les maris que Dieu voudra nous envoyer.

— Vous êtes bonne dit Violette, qui baisa la main de sa maîtresse, mais vos projets me semblent un peu