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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/98

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hardis ; et puis je suis effrayée de voir le résultat de mes révélations et les conséquences sérieuses et immédiates de ce que je vous ai dit.

— Vous avez tort. Mon cœur est gros de sensations ; il semble devoir briser ma poitrine trop étroite pour le contenir ; mon esprit est frais comme la rosée qui roule sur ces feuilles. Mon existence va changer de direction, je vais être heureuse, et c’est à vous que je le devrai.

— Notre existence va changer dites-vous ? la responsabilité m’en reste, et, pour me rassurer, j’ai besoin de me répéter à moi-même que je n’ai pas tort.

— N’essayez pas de me faire changer ; mes intentions sont bien arrêtées, et, si mon père vivait, je suis certaine qu’il m’approuverait.

Ces paroles furent prononcées avec tant de puissance et tant de fermeté, que Violette eut presque confiance.

— Vous devez avoir raison, dit-elle. La dot et le bien-être que vous m’offrez n’ont point d’attrait pour moi qui préfère ma liberté à la fortune ; mais mon cœur m’entraîne vers vous et je vous aime assez déjà pour vous suivre partout.

— Nous partirons demain, il faut vous occuper, dès aujourd’hui, de faire vos adieux aux personnes que Vous avez connues dans le monde.

— Ce ne sera pas long, je n’ai qu’Éléonore à prévenir, et mon ancienne maîtresse à voir et à embrasser.