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Page:Larra - Le Pauvre Petit Causeur, trad. Mars, 1870.djvu/61

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disposée à des gloires nouvelles. Et sans doute elles viendront. D’illustres faveurs, témoignent de toutes parts de ton amour ; avec les sciences, tu élèves jusqu’au ciel, le bel éclat des arts ; tu leur donnes un asile[1], et tu distribues des prix et des lauriers à leurs timides nourrissons. En consacrant un sublime sanctuaire aux Apelles[2], aux Zeuxis d’Espagne, à ses Phidias et à ses Praxitèles[3], tu vas y former pour la patrie des Banos, des Murillos dont elle pleure la perte, dignes émules du cortège romain. Tu as offert une digne école à la douce et flatteuse musique[4]. Tu élèves de ta main prodigue et bienfaisante un nouveau temple aux Muses[5]. Oh ! de combien de nations seras-tu envié, vaincues par ta grandeur éclatante entre tant de grandeurs. Tu dispenses au Térence espagnol l’honneur le plus beau, la récompense la plus splendide, que jamais n’eût pu ambitionner son étoile[6]. Juste et magnanime, tu as érigé à Thémis d’éternels monuments[7]. Tout récemment, tu as arraché l’or du sein de la patrie[8] ; que l’Amérique ne livre pas à la métropole ses trésors en tribut, triste occasion pour nous d’affronts et de regrets. À peine le colon pleure-t-il sa détresse, que des hameaux entiers naissent à ton souffle, changeant en

  1. Conservatoire des Arts.
  2. Musée de peinture.
  3. Musée de sculpture.
  4. Conservatoire de Musique.
  5. Théâtre de la place d’Orient.
  6. L’excellente édition des œuvres du seigneur Moratín, publiée au frais de Sa Majesté.
  7. Le Code de commerce déjà achevé, et le Code criminel ordonné par Sa Majesté.
  8. La direction des mines, et la protection accordée à cette branche.