Aller au contenu

Page:Larroumet - Racine, 1922.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
RACINE.

estant dans la cour », il y avait « un carrosse couppé, doublé de velours rouge, à ramages, une petite chaise roulante », et « deux chevaux ongres sous poil blanc, à courtes queues, vieux et caducques ». On croirait entrer chez un prélat, conciliant la modestie de ses goûts avec le luxe nécessaire à sa dignité. Racine en « manteau d’écarlate rouge » et en « veste de gros de Tours à fleurs d’or », avec « une petite épée à garde et poignée d’argent », partant pour Versailles ou Fontainebleau dans son carrosse rouge, traîné par ses deux vieux chevaux, ne rappelle pas du tout M. Jourdain allant montrer son bel habit par la ville. À Paris, lorsqu’il allait à l’église ou à l’Académie, il devait être vêtu plus simplement, de « justaucorps, veste et culotte de drap noir ». Dans sa chambre et dans son cabinet, il avait « une robe de chambre bordée de satin violet, avec un bonnet de velours rouge et étoffe d’or au-dessus ». Pour Mme Racine, l’inventaire relève à son usage « trois robes de chambre, dont l’une en velours cramoisy, une autre de taffetas de la Chine blanc, et l’autre de satin jaune, un jupon bleu de moire d’Angleterre, une robe de chambre et une jupe d’étamine grise, avec une paire de bouts de manche d’étoffe d’or ».

Le mobilier de la maison, — vaste comme il convient à une famille nombreuse et louée 974 livres par an, somme considérable pour l’époque, — est à l’avenant. On y relève en quantité les cabinets, fauteuils, tapisseries, tableaux, miroirs, les porcelaines et faïences « servant de garniture aux cheminées ». La chambre de Mme Racine est élégante et riche ;