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Page:Larroumet - Racine, 1922.djvu/54

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CHAPITRE II

CARRIÈRE THÉATRÂLE

Au moment où Racine était mis en lumière par Alexandre, il avait vingt-cinq ans. Il entrait dans la gloire avec une auréole de jeunesse et de beauté. Les traits de cette noble figure sont bien connus, grâce aux portraits de Santerre et d’Edelinck, souvent reproduits ou imités. Il avait les traits grands et délicats, l’œil humide des voluptueux, le nez aigu des railleurs, une bouche dont le sourire devait être charmant, une expression de vivacité et de réserve. Surmontée de la grande perruque du siècle, cette tête répondait pleinement à l’idée que l’on se faisait alors de la majesté gracieuse. Louis Racine a tracé de son père ce portrait à la plume :

Une cour aimable le trouvoit aimable lui-même et par la conversation et par la figure. Il n’étoit point de ces poètes qui ont un Apollon renfrogné ; il avoit au contraire une physionomie belle et ouverte : Louis XIV la cita un jour comme une des plus heureuses, en parlant des belles physionomies qu’il voyoit à sa cour. À ces grâces extérieures, il joignoit celles de la conversation, dans laquelle, jamais