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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/221

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Custrin et Stettin), et, selon les circonstances, débloquer les places de la Vistule, Dantzick, Thorn et Modlin. Il y avait à espérer un tel succès de ce vaste plan, que la coalition en eut été désorganisée, tous les princes de l’Allemagne confirmés dans leur fidélité et dans l’alliance de la France. On espérait que la Bavière tarderait quinze jours à changer de parti, et alors on était assuré qu’elle n’en aurait pas changé. Les armées se rencontrèrent sur les champs de bataille de Leipsick le 16 octobre. L’armée française fut victorieuse, l’armée autrichienne battue et chassée de toutes ses positions ; l’un des généraux commandant un des corps, le comte de Merfeld, fut fait prisonnier. Le 18, malgré l’échec éprouvé le 16 par le duc de Raguse, la victoire était encore aux Français lorsque l’armée saxonne tout entière, ayant une batterie de 60 bouches à feu, occupant une des positions les plus importantes de la ligne, passa à l’ennemi et tourna ses canons contre la ligne française. Une trahison aussi inouïe devait entraîner la ruine de l’armée et donner aux alliés tous les honneurs de la journée. L’Empereur accourut en toute hâte avec la moitié de sa garde, repoussa, chassa de leurs positions les Saxons et les Suédois. La journée du 18 se termina ; l’ennemi fit un mouvement rétrograde sur toute la ligne, et prit ses bivouacs en arrière