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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/379

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de la côte. – Le Havre, où on a détruit, à l’aide d’une forte écluse de chasse, le banc de galets qui en obstruait l’entrée ; Saint-Valery, Dieppe, Calais, Gravelines, Dunkerque, dont on a désencombré le port et fait disparaître le marais qui couvrait la ville ; Ostende, qu’on avait destiné à recevoir une seconde flottille, et dont on assura la libre entrée par le dévasement de son chenal, etc., etc.

Les travaux de Flessingue. – Cette ville étant tombée momentanément au pouvoir des Anglais, qui, en l’évacuant, détruisirent tous les établissements militaires, l’Empereur profita de cet accident pour ordonner la reconstruction de tous les travaux sur un pied beaucoup plus large. Appréciant toute l’importance de sa position géographique, il voulut qu’on recreusât et agrandît le bassin ainsi que son entrée, qu’on approfondît le chenal de manière à ce que ce bassin pût admettre à l’avenir même les vaisseaux de 80, et y laisser hiverner une escadre de vingt vaisseaux toujours prête à mettre à la voile en une ou deux marées, ce qu’on devait obtenir à l’aide d’une idée fort ingénieuse fournie par le commandant maritime de la place : la simple retenue des eaux de la marée haute dans les fossés de la ville. L’acquisition de ce bassin devenait des plus précieuses, en ce qu’en appareillant en dehors de tous les embarras de l’Escaut, on se trouvait immédiatement rendu sur les côtes d’Angleterre, ce qui devait, de nécessité, tenir les Anglais constamment en alarmes et toujours en croisière ; tandis que jusque-là, dès qu’ils savaient nos vaisseaux désarmés dans Flessingue, ou remontés à Anvers par l’approche de l’hiver, ils rentraient tranquillement chez eux, n’ayant plus rien à surveiller jusqu’au retour de la belle saison. Mais les fortifications de Flessingue devaient répondre à un dépôt aussi précieux que toute une escadre ; aussi on les multiplia sur plusieurs points ; et en reconstruisant certains magasins et établissements, il fut prescrit de les voûter à l’abri de la bombe, et d’armer leurs sommités de batteries. Flessingue eût été hérissé de canons, il fût devenu inattaquable.

Les travaux commencés à Terneuse. – L’embouchure occidentale de l’Escaut était tellement importante pour les manœuvres d’entrée et de sortie de notre flotte, et les inconvénients de l’hiver, qui chaque année obligeait de les faire remonter jusqu’à Anvers, créaient de telles difficultés que l’Empereur avait décidé un moment de fonder un arsenal plus important encore que Flessingue à l’embouchure même du fleuve. Le point de Terneuse, sur la rive gauche de l’Escaut, à trois lieues de son embouchure, fut choisi, et les travaux immédiatement commencés. Toutefois ils furent restreints ensuite, et l’ensemble ajourné à cause de la