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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/405

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il ? que le public murmura, déclama beaucoup et nous couvrit de ridicule, qualifiant l’opération de massacre des innocents. Voilà que plus tard de Winter, Verhuel, tous les marins du Nord et d’autres encore sont venus me dire et ont soutenu que dix-huit, vingt ans, l’âge de la conscription, n’était pas trop tard pour commencer à être matelot, les Danois, les Suédois y emploient leurs soldats ; chez les Russes, la flotte n’est qu’une portion de l’armée principale, ce qui donne l’avantage inappréciable de l’avoir en permanence et à deux fins.

« J’avais imaginé moi-même, a-t-il ajouté, quelque chose de la sorte en créant mes équipages de haut-bord ; mais que d’obstacles ne rencontrai-je pas, que de préjugés j’eus à vaincre, quelle force de volonté je dus employer pour parvenir à donner un uniforme à ces pauvres matelots, à les enrégimenter, à leur faire faire l’exercice ! Je gâtais tout, disait-on ; et pourtant de quelle utilité n’ont-ils pas été ! Quelle plus heureuse idée que d’avoir deux services pour une seule paye ! Ils n’ont pas été moins bons matelots, et se sont montrés les meilleurs