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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/412

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chances malheureuses, la nature l’a sauvé sans hésitation, la marée s’en est saisie, et la force du courant l’a conduit sans péril précisément au milieu de chaque chenal ; de la sorte il ne devait, il ne pouvait pas périr, etc. »

Et revenant sur la guerre de la Vendée, il a rappelé qu’il avait été tiré de l’armée des Alpes pour passer à celle de la Vendée, et qu’il avait préféré donner sa démission à poursuivre un service dans lequel, d’après les impulsions du temps, il n’eût pu concourir qu’à du mal, sans pouvoir personnellement prétendre à aucun bien. Il a dit qu’un des premiers soins de son consulat avait été de pacifier tout à fait ce malheureux pays et de lui faire oublier ses désastres. Il avait beaucoup fait pour lui. La population en avait été reconnaissante ; et, quand il l’avait traversé, les prêtres mêmes avaient semblé lui être sincèrement des plus favorables. « Aussi, ajoutait-il, les dernières insurrections n’avaient-elles plus le même caractère que la première ; ce n’était plus du pur fanatisme, mais seulement de l’obéissance passive à une aristocratie dominatrice. Quoi qu’il en soit, Lamarque, que j’y avais envoyé au fort de la crise, y fit des merveilles et surpassa mes espérances. » Et de quel poids n’eussent pas pu devenir ses actes dans la grande lutte ! car les chefs vendéens les plus distingués, ceux sans doute qui recueillent en ce moment les bienfaits de la cour, ont reconnu,