Aller au contenu

Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/472

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’hommes présents ? – Cinq cents, répond le colonel ; mais parmi eux beaucoup de jeunes gens. – Qu’importe, lui dit l’Empereur d’un air qui marquait sa surprise d’une pareille observation ; ne sont-ils pas tous Français ?… » Puis, se tournant vers le régiment, il ajouta : « Jeunes gens, il ne faut pas craindre la mort ; quand on ne la craint pas, on la fait rentrer dans les rangs ennemis. » Et le mouvement de son bras exprimait vivement l’action dont il parlait. À ces mots, on entendit comme un frémissement d’armes et de chevaux, et un soudain murmure d’enthousiasme, précurseur de la victoire mémorable qui, quarante-huit heures après, renversa la colonne de Rosbach.

– À la bataille de Lutzen, la plus grande partie de l’armée se trouvait composée de conscrits qui n’avaient jamais combattu. On raconte que l’Empereur, au plus fort de l’action, parcourait en arrière le troisième rang de l’infanterie, le soutenant parfois de son cheval en tra-