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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/534

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tre le mien. Voilà la question toute nue. Au surplus, le grand objet de ma lettre est que vous vouliez bien faire parvenir à Longwood une nouvelle preuve de mon respect à cet égard. Quant à y écrire moi-même au sujet de la faveur que vous m’avez fait entrevoir, la faculté d’y revenir, j’attendrai que j’aie l’honneur de vous revoir avant de m’y déterminer. J’ai l’honneur, etc. »


Décision officielle de ma déportation au Cap – Mesures astucieuses et ridicules de sir Hudson Lowe.


Vendredi 20, samedi 21.

Cependant sir Hudson Lowe, poursuivi par mes constantes sommations, gêné dans la position où il s’était placé vis-à-vis de moi, commençait à être embarrassé d’avoir fait autant de bruit pour aussi peu de chose ; il éprouvait évidemment le désir de me voir revenir auprès de l’Empereur, ce qui en effet l’eut tiré d’embarras en remédiant à tout. Afin de me déterminer plus promptement, sans doute, il m’a adressé la décision officielle par laquelle il me déportait au Cap de Bonne-Espérance, et l’a accompagnée d’une lettre où il me répétait, dans des expressions fort calculées, la facilité qu’il me laissait de retourner à Longwood. J’écarte, autant qu’il est en mon pouvoir, les documents de notre correspondance, j’abrège même parfois quelques-unes de mes lettres, dans la crainte d’en fatiguer le lecteur.

J’accusai sur-le-champ réception, et voulant répondre à l’offre du gouverneur de me laisser retourner à Longwood, je lui adressai immédiatement, à ce sujet, une lettre pour le grand maréchal, afin qu’il en prît connaissance et voulût bien la transmettre.

On aura de la peine à croire que sir Hudson Lowe me renvoya ma lettre, en ayant effacé au crayon tout ce qui lui convenait ; il la réduisait à fort peu de lignes, prétendant ainsi me dicter ce que je devais écrire au comte Bertrand.


Continuation de correspondance – Le gouverneur déconcerté par ma résolution finale.


Dimanche 22, lundi 23.

Le gouverneur est venu pour connaître l’effet de sa déclaration et de ses deux lettres : il ne doutait pas qu’elles ne dussent avoir produit une grande impression, et il croyait certain de trouver prête, et avec les corrections qu’il avait indiquées, ma lettre au grand maréchal, laquelle devait amener, selon lui, mon retour à Longwood ; mais je lui ai dit froidement que puisqu’il s’était permis de vouloir me dicter, je n’écrirais plus. Il en a paru fort surpris et très déconcerté, et après de lon-