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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/672

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frais des armées de Cosaques et de Calmoucks. Qu’un czar intrépide leur offre le pillage de quelques grandes villes de l’Europe, et des milliers se réuniront sous ses bannières ! L’Europe, et surtout l’Angleterre, auraient dû s’opposer à la réunion de la Pologne et de la Russie. Les vues de votre cabinet ne vont point à l’avenir ; je ne lui vois qu’une idée, c’est de tenir la Belgique séparée de la France, parce que la France possédant la Belgique, peut se regarder, en cas de guerre avec l’Angleterre, comme maîtresse de Hambourg. Ministre anglais, j’eusse préféré laisser ce pays dans les mains de l’Autriche ; en cas de guerre avec la France, cette puissance peut résister ; tandis que la Hollande succombera sous les premiers coups des Français.

« Mon expédition contre la Russie réussissant, j’aurais contraint Alexandre d’accéder complétement au système continental que j’avais créé contre vous ; par là, je vous forçais à la paix. Je faisais de la Pologne un royaume indépendant. »

Je lui dis : « Mais quelles conditions nous laissiez-vous ?

« — De très-bonnes : j’aurais seulement mis un terme à vos vexations maritimes. — Et Malte ? — Je vous l’aurais laissée ; j’étais las de me battre, et je me sentais fort en état de bien gouverner ; j’aurais