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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/681

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du Musée de belles statues et des tableaux pour sa galerie. J’ai pensé sans cesse à l’instruction et aux jouissances du peuple ; toutes les fois que j’ai pu me procurer une belle statue et un tableau de grand maître, je l’ai fait et envoyé au Musée ; il devait y augmenter les plaisirs de la nation.

« Quand le pape était en France, je lui donnai un très-magnifique H palais richement meublé, à Fontainebleau, et cent mille couronnes par mois pour sa dépense. On lui tenait prêtes quinze voitures pour lui et ses cardinaux, quoiqu’il ne sortît jamais. C’était un excellent homme, mais un peu exalté. Il était grandement fatigué des libelles dans lesquels on soutenait que je l’avais battu. Il les démentit publiquement, déclarant qu’excepté en matière politique, je l’avais toujours très-bien traité. J’eus dans un temps la pensée de le nommer mon aumônier, et de faire de Paris la capitale du monde chrétien. »

Nous avons reçu enfin le joli buste en marbre blanc du jeune Napoléon ; il est presque de grandeur naturelle, fort bien exécuté, et porte cette inscription Napoléon François-Charles-Joseph, etc.

On a placé ce buste sur la cheminée du salon. « Regardez-le, dit Napoléon avec émotion. Voyez cette figure ! Celui qui a voulu la briser à notre insu est un monstre ! elle toucherait le cœur d’une bête sau-