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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/764

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confiance dans leur courage ; il ne faut qu’une légère occasion, un prétexte pour leur rendre cette confiance ; le grand art est de le faire naître.

« A Arcole, j’ai gagné la bataille avec vingt-cinq cavaliers. Je saisis cet instant de lassitude dans les deux armées ; je m’aperçus que les Autrichiens, tout vieux soldats qu’ils fussent, n’eussent pas demandé mieux que de se trouver dans leur camp, et que nos Français, quoique braves, auraient voulu être sous leurs tentes. Toutes mes forces avaient été engagées, plusieurs fois j’avais été obligé de les reformer en bataille ; il ne me restait plus que vingt-cinq guides, je les envoyai sur les flancs de l’ennemi avec trois trompettes qui sonnèrent la charge. Un cri général se fit entendre dans les rangs autrichiens : Voilà la cavalerie française ! Et ils se mirent en fuite. Il est vrai qu’il faut saisir le moment. Un instant plus tôt ou plus tard cette tentative eût été inutile ; si j’avais envoyé deux mille chevaux, l’infanterie au-