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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/904

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C’est là qu’il est resté jusqu’au moment du transbordement à Cherbourg[1].

Lorsque le procès-verbal fut arrêté, dans la matinée du samedi 18, la frégate quitta le mouillage dès huit heures du matin, immédiatement après le retour de M. de Chabot. Les trois bâtiments marchèrent quelque temps de conserve ; mais bientôt l’Oreste prit la route de la Plata. On s’éloigna de la terre vent arrière, et poussé par des brises molles. Aussi l’île resta longtemps en vue. On remarqua encore les arêtes de Barnes’Point, dessinant, comme on l’a dit, dans un profil colossal, les traits si connus de l’Empereur. Cette singularité frappa de nouveau tout l’équipage. La navigation se continua sans événement remarquable jusque sous l’équateur. La prière des Morts était récitée chaque matin ; M. l’abbé Coquereau célébrait la messe toutes les fois que l’état de la mer le permettait. Il ne cessa de régner à bord un sentiment parfait des plus hautes convenances. Ce sentiment n’était pas seulement inspiré par le devoir, mais par l’émotion qui gouvernait tous les cœurs. L’équipage ne reçut de nouvelles d’Europe que le 2 novembre. Ce fut la Favorite qui les lui communiqua. Ces nouvelles étaient tirées d’un journal hollandais à la date du 7 octobre ; on y parlait de

  1. Voir l’Appendice.