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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/938

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en avoir retiré la terre, on a rencontré, à une profondeur de 2 mètres 5 centimètres (6 pieds 10 pouces), une couche horizontale de ciment romain, s’étendant sur tout l’espace compris entre les murs du caveau, auxquels elle adhérait hermétiquement. Cette couche ayant été, à trois heures, complétement découverte, les soussignés commissaires sont descendus dans le caveau, et l’ont reconnu parfaitement intact de toutes parts, et sans lésion aucune. La couche de ciment sus-mentionnée ayant été percée, on s’est assuré qu’elle en couvrait une autre de 27 centimètres (10 pouces) d’épaisseur, en moellons liés ensemble par des tenons de fer, et qui n’ont pu être entièrement enlevés qu’après quatre heures et demie de travail.

« L’extrême difficulté de cette opération a décidé le soussigné commissaire anglais à faire creuser une fosse sur le côté gauche du caveau, et à en abattre le mur correspondant, à l’effet de parvenir ainsi jusqu’au cercueil, dans le cas où la couche supérieure opposerait une trop forte résistance aux efforts tentés simultanément pour la percer. Mais celle-ci se trouvant entièrement enlevée vers huit heures du matin, les travaux du fossé latéral, parvenus à la profondeur de 1 mètre 50 centimètres (5 pieds), furent abandonnés. Immédiatement au-dessous de la couche ainsi démolie, nous avons trouvé une forte dalle ayant 1 mètre 98 centimètres (6 pieds 7 pouces 1/2) de long, 90 centimètres (3 pieds) de large, et 12 centimètres (5 pouces) d’épaisseur, formant, comme nous en avons acquis la certitude plus tard, le recouvrement du sarcophage intérieur en pierres de taille contenant le cercueil. Cette dalle, parfaitement intacte, était encadrée dans une bordure de moellons et de ciment romain fortement liée aux parois du caveau. Cette dernière maçonnerie ayant été défaite avec soin, et deux boucles ayant été fixées sur la dalle, à neuf heures et demie tout était prêt pour l’ouverture du sarcophage. Alors le docteur Guillard a purifié la tombe au moyen d’aspersions de chlorure, et la dalle a été, par ordre du soussigné commissaire anglais, soulevée à l’aide d’une chèvre, et déposée sur le bord de la tombe. Dès que le cercueil a paru, tous les assistants se sont découverts, M. l’abbé Coquereau a répandu l’eau bénite, et a récité le De profundis.

« Les soussignés commissaires sont ensuite descendus pour visiter le cercueil, qu’ils ont trouvé bien conservé, sauf une petite portion de la partie inférieure, laquelle, quoique reposant sur une forte dalle, elle-même appuyée sur des pierres de taille, était légèrement altérée. Quelques précautions sanitaires ayant été de nouveau prises par le