Aller au contenu

Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/940

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plomb envoyé de Paris, lequel a été également soudé hermétiquement. Le nouveau cercueil en ébène a été alors fermé à la clef, qui a été remise au soussigné commissaire français.

« Alors le soussigné commissaire anglais a déclaré au commissaire français que les travaux de l’exhumation étant terminés, il était autorisé par Son Excellence le gouverneur à le prévenir que le cercueil contenant, comme il venait d’être dûment constaté, les restes mortels de Napoléon, serait considéré comme à la disposition du gouvernement français du moment où il aurait atteint le lieu d’embarquement, vers lequel il allait être dirigé sous les ordres personnels de Son Excellence le gouverneur.

« Le soussigné commissaire français a répondu qu’il était chargé d’accepter ce cercueil au nom de son gouvernement, et qu’il était prêt, ainsi que toutes les personnes composant la mission française, à l’accompagner jusqu’au quai de James-Town, où S. A. R. monseigneur le prince de Joinville, commandant supérieur de l’expédition, était dans l’intention de se présenter pour le recevoir des mains de S. E. le gouverneur, et le conduire solennellement à bord de la frégate française la Belle-Poule, chargée de le ramener en France.

« Le cercueil a été placé sur un char funèbre, recouvert lui-même d’un manteau impérial présenté par le soussigné commissaire français, et à trois heures et demie de l’après-midi, le cortége s’est mis en marche dans l’ordre suivant, sous le commandement de S. E. le gouverneur, auquel une indisposition n’avait pas permis d’assister aux travaux de la nuit :

« Le régiment de milice de Sainte-Hélène, sous les ordres du lieutenant-colonel Leale ;

« Le détachement du 91e régiment d’infanterie, commandé par le capitaine Blackwell, la musique de la milice, M. l’abbé Coquereau avec deux enfants de chœur ;

« Le char, conduit par un détachement de l’artillerie royale, les coins du drap mortuaire portés par MM. le lieutenant-général comte Bertrand, le lieutenant-général baron Gourgaud, le baron de Las-Cases et M. Marchand ;

« MM. Saint-Denis, Noverraz, Archamhauld, Pierron ;

« Le soussigné commissaire français conduisant le deuil, ayant à ses côtés MM. les capitaines Guyet et Charner ;

« M. Arthur Bertrand, suivi de M. Coursot, ancien serviteur de l’Empereur, MM. le capitaine Doret et le docteur Guillard ;