Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle avait bouillie, on s’emprèssait autour du cuisinier pour avoir une cuillerée de bouillon dont les matelots ne se soucient gueres, et qu’ils jettent ordinairement.

Notre traversée fut des plus heureuses. Le quatrieme jour, après nous être embarqués aux quais de Rotterdam, nous debarquames a la Tour de Londres. Lorsque nous apperçumes les côtes le second jour de notre traversée, ce fut une joye universelle ; chacun se félicitait d’être débarassé des Hollandais et des patriotes, d’arriver sur une terre protéctrice, ou comme roÿalistes nous serions reçus avec plaisir, et comme malheureux avec compassion. Ce fut dans ces bonnes idées que nous remontames la Tamise, ou bientôt nous fumes accueillis par une barque armée de commis de la douane. Deux ou trois d’entre eux, vinrent a bord, et leur première exclamation en nous appercevant fut, "Again ! D—n the French ! Ce que ne comprenant pas, nous primes presque pour un compliment.

C’était un Samedy, 29 Décembre, que nous arrivames, sur les trois heures de l’apres midi, près la Tour de Londre : nous aurions bien désiré dé-