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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/102

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barquer sur le champ, mais on ne voulut pas permettre que nous emportassions nos effets, que les commis dirent n’avoir pas le temps de visiter. Le lendemain Dimanche on ne visite point, non plus que le jour de l’an ; ainsi il nous fallut bien prendre le parti de debarquer et de les laisser derriere nous.

Quand je revins le Mardi je trouvai la plupart de mes compagnons de voyage, encore sur le vaisseau, et vis qu’on s’apprêtait a porter nos effets a la douane.

Nous les suivimes dans un bateau : nous étions huit a neuf, avec des chapeaux a trois cornes et des manteaux uniformes, ce qui devait en effet paraitre extraordinaire a Londres ou personne n’en porte, mais qui a tout prendre était fort simple de notre part et très éxcusable. Cependant l’abhorrence des basses classes Anglaises pour tout ce qui a l’air étranger, ne nous laissa pas aller tranquillement, nous fumes obligés de passer le long des vaisseaux charbonniers, et nous fumes accompagnés toute la route de God d—n the French dogs ; et qui pis est, de pierre et de piece de charbon. La populace sur le rivage voyant cela, se mêla de