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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/121

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tre. “Oh certainement, je n’ai point de secret.” Le billet était conçu en ces termes laconiques : — “ Sir, y ou will be pleased to leave London in four and twenty hours, and the kingdom in three days." On peut aisément s’imaginer quels furent les ris a la lecture de ce poulet.

Enfin que vous dirai-je, une fois que ma curiosité eut été satisfaite, que j’eusse fait le tour de la ville dans tous ses sens ; la foule des émigrés dont je faisais nombre, et les impertinens G—d d—m que chaque jour il me fallait essuyer des rustres de ce bon pays, commencerent a m’ennuyer ; bien déterminé a ne plus être soldat Prussien, Autrichién, ou Hollandais, en attendant qu’il plut au gouvernement de la Grande Bretagne de nous envoyer secourir nos malheureux compatriotes qui avaient pris les armes dans la petite, contre les Jacobins, fatigué de mon oisiveté, chagriné de mon inutilité, et des vaines promesses qu’on nous faisait tous les jours, déséspérant de les voir s’accomplir, après quatre mois d’ennuis, un beau jour je quittai Londres a pied, dans l’intention d’entreprendre une tournée dans l’interieur de l’isle, affin que dumoins, en harrassant mon corps de fatigue, je pus retrou-