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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/134

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contre Louis XIV. Il m’a fallu une grande heure pour les lire toutes, et en les finissant, je ne pus m’empecher de dire, que quand les Anglais parlent de leur exploits, ils n’employent pas le laconisme lapidaire.

J’admirais a quelque distance, la noble fierté du vainqueur de Bleinheim, la prodigeuse hauteur ou on la place, comme pour indiquer l’élévation de son génie, et de son courage ; son habillement Romain éxcitait aussi mon attention, quand regardant attentivement dessous les plis de son manteau guerrier, formés par la poignée de son épée, j’apperçus sortir un gros corbeau qui bientôt retourna porter a manger a ses petits qu’il avait laissé sous la protection du héros — Jupiter avait son aigle.

Puis en quelque sorte retournant sur mes pas, quoique plus a l’ouest, je fus coucher avec une pluie continuélle, a quatorze mille d’Oxford, après en avoir fait près du double. Il faudrait bien peu connaitre les aubergistes Anglais, pour imaginer qu’un piéton mouillé et crotté fut reçu sans difficulté ; il n’y a dans ce bon pays que des riches, ou des pauvres ; vous étes traités comme un seig-