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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/137

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inventif imaginer quels furent les complimens que ces pauvres diables me firent ; quoique je n’en entendis pas la moitié, j’avoue qu’ils me semblerent expressifs au dernier degré. Cependant, pour ne pas les laisser trop dans l’embarras, comme il y avait un petit bateau sur le coté ou j’étais, je le mis a flot, et le leur poussai ; pendant que le courant le leur envoyait, je m’éloignai prudemment, et j’étais déjà bien loin lorsqu’ils purent en faire usage.

M’écartant encore de la grande route, en deux jours de marche, par le milieu des terres, j’arrivai a Bath, par Burton et Wolton Basset. Cette derniere est une petite ville presqu’entierément séparée du resté du pays par les mauvais chemins qui y conduisent. Son aspect n’annonce pas qu’aucune espece de manufacture y soit établie, et vraisemblablement, elle n’est habitée que par les cultivateurs. J’ai pourtant remarqué qu’on travaillait a faire des chemins, et que dans certains endroits ils étaient deja faits. Je me rappelle avoir vu, une inscription dans un mauvais pas, ou un certain homme y donne avis au public, qu’il lui est redevable d’un sentier large de deux pieds,