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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/136

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quelques petits brins d’orgueil ne nous ont point abandonné, je tirai quelques guinées de ma poche, et les lui presentai, en le remerciant. — Ce petit trait de vanité, ne servit qu’a me faire payer double le lendemain.

M’armant de courage, je me remis en route, mais bientôt appercevant, que le chemin faisait un détour considérable, beaucoup plus au nord que la place ou je voulais aller, ne se trouvait marquée sur la carte et appercevant un petit sentier qui semblait se diriger du coté ou je désirais d’aller, je le pris sans balancer. Apres avoir fait deux ou trois miles, j’arrivai sur le bord d’une riviere, que je crois la Tamise, tres profonde, quoique peu large. Je ne savais trop comment faire, et ne pouvais pas me résoudre a retourner sur mes pas ; cependant il aurait bien fallu m’y déterminer, lorsqu’appercevant sur la rive, un gros bateau de charbon, et personne dessus pour le garder, je m’avisai de le pousser a l’autre bord ; ce a quoi je reussis avec une peine incroyable. Au moment ou je débarquais, voila les gens du batteau qui arrivent, et qui voyant ou je l’avais conduit, entrerent dans une rage incroyable ; je laisse le lécteur