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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/169

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éloigné et l’eaü trop basse pour les bateaux, dont on ne fait usage qu’a la marée haute, je leur demandai l’agrément de paner le gué sur une de leurs bêtes ; ils y consentirent volontiers, et ensuite je continuai quelques temps d’aller de cette maniere, causant beaucoup avec eux, et sur leur maniere de vivre et sur leur commerce. Ils me dirent, que l’été comme l’hiver, ils portaient du charbon, de la mine a quarantes milles au dela, au premier port sur la riviere ; que leurs anes vivaient sur le chemin, du peu d’herbe qu’ils pouvaient attraper ; qu’ils gagnaient a peupres un shilling par jour a ce metier, dormans la nuit dans un de leurs sacs sur la terre, et vivans de pain et de fromage. Quelques réflexions sur le sort de ces miserables servit a adoucir un peu l’amèrtume de celles que je faisais sur le mien, et j’en cheminai plus gaiment.

Durham est par sa bizarre situation une charmante petite ville, située sur un roc escarpé, presqu’entierement entouré par la riviere, qui en baigne le pied. L’énorme Gothique Cathédrale est, je crois, plus grande que celle d’York, et même que