Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’usage du Yorkshire ; et comme je m’abstenais de boire aussi souvent que les autres, j’entendis un des convives dire tout bas a son voisin, qu’il croyait, que j’étais le Général Dumourier, et que je ne buvais pas, crainte de me trahir. La dessus ils me firent quelques questions, auxquelles je repondis exprès maladroitment, de sorte que ces bonnes gens demeurerent persuadés de leur opinion, ce qui me divertit dautant plus, que je partais le lendemain de grand matin. Etant retourné a l’auberge, je demandai a souper, que l’on me servit sur la même table qu’un gros chanoine, dont l’énorme équarrure quadrait passablement avec la face bourgeonée. Ce bon personnage connaissant bientot a mon accent que j’etais étranger, me de manda pour première question, How do you find tbis country ? Je repondis poliment, que je le trouvais fort bon. I belive so, dit il emphaticallement, it is tbe best in the world : Ce que je me gardai bien de contredire.

Sur la route de Durham je rencontrai un grand nombre d’ânes, retournans a vide, et conduits par deux jeunes garçons ; comme poür me rendre a Darlington, il y avait une riviere a passer, le pont