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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/176

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devais dire a cela ; en rire, ou en pleurer ; enfin pourtant je ne fis ni l’un ni l’autre. N’est il pas surprenant comme les plus grands événemens deviennent indifférens après quelques années ! Ah pourquoi les hommes n’ont ils pas les mêmes yeux que la postérité, combien ce qui les plonge dans le déséspoir et les rend miserables, leur paraitrait petit et méprisable.

Je n’eus pas été deux minutes a l’auberge, que l’hote m’eut appris, que le lendemain il devait y avoir, entre autres réjouissances un combat de coqs, et une course de chevaux. Sur quoi, — Je sejourne ici demain, lui dis-je ; et comme mon train ne lui parraissait pas considerable, il parut un instant aussi embarassé que moi au sujet du roy d’Ecosse, puis — il ne dit rien.

Ah ! que de bon cœur je souhaiterais être assez fort pour obliger les spéctateurs de ce plaisir barbare a combattre les uns contre les autres, avec un éperon aussi long que celui des coqs a leur talons, qui leur ensanglanta les jambes durant la bataille. Rien ne peut sauver la vie des pauvres combattans, car les spectateurs ayant mis quelques fois d’assez fortes sommes sur leur tête, tant qu’ils peuvent rés-