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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/177

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ter sur leurs pieds, il faut qu’ils se battent. Haletans de fatigue et de rage ce n’est souvent qu’après une demie heure que l’un d’eux est enfin percé par l’éperon fatal de son adversaire, dont la fatigue et l’agonie sont si grandes, qu’il meurt lui-même après la bataile. Sur douze coqs un seul survit communément.

L’après diner, suivant le cours pittorésque d’un ruisseau, qui coule au pied du chateau, après de longs détours, je me trouvai parvenu au sommet d’une montagne, ou l’on a placé une colonne élevée, dont je ne pus connaître dequel événement elle était destinée a perpétuer le souvenir. De la je découvris la foule qui était déjà rendue pour voir la course des chevaux ; et quoique ce fut a trois milles je m’y rendis précipitament. Les chevaux, les voitures faisaient une confusion inexprimable, chacun paraissait préparé a avoir bien du plaisir ; lorsque les trois casse-cous parurent, les transports de joie éclatèrent ; et quant au troisieme tour, ils presserent les flancs de leurs montures, et en augmenterent la vitésse, les cris, les transports de la multitude furent inouïs ; et voila les gens qu’on dit si phlégmatiques, — puis croyez la renommée.