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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/178

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Je ne sais qui s’avisa de donner aux gens de ce pays ce caractere severe, pour lequel ils sont si fameux chez les étrangers. Au contraire ils aiment la joie et la plaisir tout autant qu’aucun autre peuple, l’éxprimentde la même maniere, et n’ont chez eux que des nuances très légère de différence entre les autres habitans de l’Europe ; il est aussi mal de juger d’une nation par les fous qui s’en échappent, que par les bons livres qui en viennent ; les uns ou les autres ne forment point une masse générale, et ne peuvent que donner un apperçu qu’il est très imprudent de généraliser.

Apres une sévere journée de trente milles j’arrivai fort tard et bien fatigué a Berwick. Cependant en traversant le long pont qui joint l’Ecosse a l’Angleterre, l’idée de voir un nouveau pays, de nouvelles mœurs, une autre religion, et d’autre maniérés me le fit presque oublier, et je passai la porte qui est au milieu avec un certain plaisir. Ayant rencontré une homme assez bien mis, je le priai comme il était tard, de me conduire a une auberge, ce qu’il fit volontiers. Le lendemain, quoique j’eus envoyé mon paquet de Newcastle a Edinboung, me trou-