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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/184

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y avait des rivieres et du bois en Angleterre ? et ayant reponda au premier, qu’il était Chinois, il lui demanda, si ce pays était bien éloigné. Dans celui-ci on ne se donne pas la peine de s’informer de quel pays vous êtes, tous les étrangers sont Français ; et il y a bien des gens dans l’interieur, qui ont de la peine a s’imaginer qu’il y ait une autre nation dans le monde. Je tiens d’un Italien, a qui un manufacturier ayant demandé de quel pays il était, et ayant répodu, qu’il était de Gênes en Italie ; — Italie, dit l’autre, une province de France ! Ainsi l’on trouve dans tous les pays les mêmes sottises. On m’a souvent fait aussi des questions des plus ridicules ; comme, S’il y avait des chevres, des vaches, des chous, des groseilles, ou tout autre chose en France ! Que conclure de cela ; c’est que les gens qui faisaient ces questions, ne s’en souciaient gueres, et s’informaient de ces choses la avec la derniere indifference, aussi je ne me permettrai pas de conclure cet article comme Young[1], en attribuant cette ignorance au gouvernement.

  1. Young dit, après avoir rapporté les questions qu’on lui faisait, page 37. “This incredible ignorance, when compared with