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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/205

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en Norvège, puis bientôt les gens de ce pays font, émigrer les Bretons dans l’Armorique a présent là Bretagne — Ainsi d’émigration en émigration est venue la notre, qui, j’imagine, en doit dégouter pour jamais.

Huit a dix jours d’un repos, bien agréable après mes fatigues, m’ayant complètement réstoré, je me remis en route et passé a Queensferry ce même Forth qui a coûté tant de peine et de sang aux Romains. Pour moi il ne n’en a coûté que deux pences.

Le pays près du Forth est fort bien cultivée, et parait assez bon, on apperçoit de l’autre coté un chateau magnifique, appartenant au comte de Hopeton. La position en est vraiment noble, et vaut la peine de déranger le voyageur de sa route. Les Romains avaient bâtis entre l’embouchure de la Clyde et celle du Forth, leur muraille du nord pour les séparer des barbares qui les obligèrent bientôt a se retirer derrière celle du sud. L’emplacement en est beaucoup plus utilement employé aujourdhui par un superbe canal qui joint les deux mers, et peut avoir sept a huit pieds de profondeur, ce qui est assez pour les petits vaisseaux marchands.