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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/206

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Le lendemain je fus visiter le chateau, ou fut enfermé la reine Marie, dans une petite isle du lac Leven près Kinross, pauvre castel presque démoli, mais qui, par quelque similitude pouvait être intérréssant pour un émigré. Le lac est entouré de hautes montagnes, qui se réfléchissent dans ses eaux pures, et qui jointes aux petites isles qui le couvre, lui donne un coup d’œil très romantique. On voit sur les bords la petite ville de Kinross, et une maison considerable, qui appartient au laird ou seigneur.

Le pays depuis Kinross jusqu’a Alloa par les collines du sud, a dire vrai, n’est pas des meilleurs ; On ne rencontre gueres que des mines de charbon, et fort peu d’autres habitans que des ouvriers. La vallée n’est pas mauvaise, on y voit différentes maisons, qui semblent devoir appartenir a de riches propriétaires. Ce fut dans ce pays que je vis pour la première fois des femmes sans souliers ni bas, et retroussées d’une façon toute particulière. J’avoue, que comme il me paradait très extraordinaire d’en voir une, aller nuds pieds, tandis qu’elle avait un chapeau de soie noire sur sa tete, avec un mantelet de satin, je lui demandai pourquoi elle n’avait pas de souliers ? Mes souliers, me dit-elle, en me les