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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/210

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lace s’était réposé pendant que les soldats Anglais le cherchaient dans la forêt, et passerent même au pied. On avait pour cet arbre une télle vénération, que lorsque le temps l’eut enfin détruit, on choisit avec peine quelques morceaux de bois qui fut sain, et j’en ai vu des tabatières que l’on regarde avec quelque raison comme précieuses.

Sur la même route, près Falkirk, petite ville fameuse, pour la bataille que le Prétendant y gagna, on rencontre le grand canal d’Ecosse, que sa largeur et sa profondeur, rendent un des plus beaux ouvrages de ce genre, comme un des plus utilles. La petite ville de Grangemouth a été presqu’entierement bâtie depuis sa formation, a la derniere écluse près du Forth. C’est un spectacle très curieux de voir passer les vaisseaux sous les fenêtres des maisons qui bordent le canal ; quoiqu’on sache bien qu’il est tout près, on n’est cependant pas préparé a voir les mâts des vaisseaux presque dans la chambre.

Le pays aux environs, quoiqu’un peu plat, est fort bon et bien cultivé. Les bords du canal y forment des promenades agréables, qui conduisent a quelque distance de Caron-Work ; qui ne pouvait être mieux nommé, car c’est un des principaux