Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/211

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

atteliers de guerre de la Grande Bretagne, et qui fournit en effect de l’ouvrage au bon vieux batelier.

L’établissement est immense ! a quelque distance on est suffoqué par l’odeur du souffre et de la fumée, — mais lorque parvenu dans l’interieur, lorsqu’assourdi par le bruit de l’enclume, les sifflemens des vents, comprimés dans des machines énormes, qui excitent avec fureur les braziers, ou des Cyclopes d’un bras nerveux, et nud, font voir,

Quod fieri ferro liquidove potest electro,
Quantum ignes animumque valent.


on se croit chez Vulcain, et il n’est pas étonnant que l’on pense a Virgille pour exprimer ses idées.

Cet attelier est situé sur une petite riviere, nommée Carron, très célébre dans les poèmes d’Ossian, qui chante souvent la beauté de ses bords et les héros qui y ont combattu.

Passant au milieu des mines qui fournissent a la flamme de cette forge un éternél aliment, et auprès d’un vieux chateau agréablement situé sur une petite colline, je traversai le Forth vis a vis d’Alioa, petite ville dont les nouveaux quartiers semblent annoncer un commerce assez considerable. Les gros vaisseaux ne peuvent pas remonter plus haut,