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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/223

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montagnes, et la quantité de bois qu’on y trouve. Peutêtre eussai-je passé de la dans les isles de Bute, Icholmkill, Staffa, dont les deux dernieres particulierement sont dignes de la curiosité du voyageur. Pendant que toute l’Europe était enveloppée dans les ténébres de l’ignorance, causées par l’irruption des barbares, un petit nombre de gens savants et paisibles, profitant des préjugés de religion qui animaient ces peuples féroces, et qui de tems immémorial leur avaient fait regarder Icholmkill comme une place sacrée, ou les rois d’Irelande, des Calédoniens, des Pictes, des isles, et même des Danois, qui adoptèrent le même préjugé, demandaient a être enterrés. Car la mort unissait dans cette isle les énnemis les plus irréconcilables, et la rendait réspéctable pour leur succésseurs.

Ces savants, dis-je, éffrayés des troubles et des desordres qui régnaient par tout ailleurs, y fixerent leur résidence, et bâtirent un monastere, qui fut pendant plus de cinq siecles l’assyle des arts et des sciences. On n’y voit plus a présent que des ruines, tristes débris, qui prouve ce qu’il fut autrefois. Staffa n’est qu’un rocher, au milieu de la mer, mais des plus extraordinaires ; la