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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/229

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J’ai appris depuis, que le dimanche en Écosse on ne peut ni chanter, ni sifler, ni danser, ni jouer, mais on peut boire, bailler, et dormir ; et j’ai toujours taché de me conformer a l’usage du pays, depuis ce moment. Quelques moments après, j’ai prié ma bonne hotesse de me préter un livre, et elle m’a mis dans les mains La Vie des Saints du Presbyterianisme, qui étant a peupres aussi somnifere que la notre, ne m’a pas été d’une grande utilité. Pour lui faire voir que je savais tout aussi bien qu’elle ce que c’était que le dimanche, je lui ai demandé, s’il n’y avait pas dans la ville, une chapelle catholique. — Catholique ! — a-t-elle répétée — Catholique ! — en faisant une grimace comme si elle eut vu le diable — Catholique ! et elle est sortie de ma chambre sans dire un mot. Cela m’a donné un plus grand desir que jamais de savoir s’il y avait rééllement une chapelle dans la ville, et en consequence je suis sorti, et sans beaucoup de peine on m’en a indiqué une, ou j’ai eu le plaisir d’entendre un sermon éloquent en Gaelic, dont malheureusement je n’ai pas compris d’autre mot que la Vierge Marie.

Le Capitaine Mayne etant venu pour ses affaires