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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/238

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pourrais pas voir une grange ou je pusse passer la nuit sur quelques brins de paille, je n'en appercevais point : mourant de faim, de soif, et de fatigue, il eut été peu gai de passer la nuit a la belle étoile, avec un orage qui menaçait, et sans un morçeau de pain a se mettre sous la dent. Lorsque mon bon génie a conduit a cette place un homme a cheval avec un autre en bride, retournant a Dundee, j’ai fait un marché avec lui pour avoir la liberté de conduire celui qui était a vide, et une heure après suis arrivé a Dundee sans être tres fatigué ; car rien ne repose comme l’exercice du cheval après une longue marche.

Dundee est riche, marchande, et assez peuplée ; on y compte douze a quinze mille habitans, mais la ville est irreguliere et en général mal bâtie.

Les étrangers visitent rarement ce pays, ce qui fait que les habitans en acueillent peutêtre beaucoup mieux celui qui se presente avec des lettres de recommandation. Rien ne pouvait m’etre plus agréable ! la societé est très aimable, et j’ai passe le tems que je ne destinais qu’a me reposer, avec beaucoup d’agrément, il fallait seulement que je me soumis a leur coutume de boire quatre ou cinq heures a-