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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/242

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trois ou quatre milles, ils n’avaient pas un vieux pétard pour lui rendre le salut. On me montra trois ou quatre trous que ses boulets avaient faits dans les murailles d’une maison, et on convint que s’il n’eut demandé qu’une somme modique il l’eut obtenu. Je fus conduit dans les belles ruines d’un ancient couvent de Bénédictins, qui avait fondé la ville ; car ces mêmes Écossais, qui semblent si bonnes gens a present, ont, dans le temps, fait aller gaiment l’ouvrage du Seigneur, comme on disait alors : Ils ont détruit de fond en comble a la Reformation presque toutes les anciennes églises, et ont ainsi renversé, pour satisfaire un zele assez peu sensé, des monumens qui faisaient honneur a leur pays, et dont la perte ne se pourra jamais réparer.

D’Aberbrothick je fus présenter une lettre a un fermier de ce pays. Il était catholique, et j’avoue que j’en fus bien aise, afin de connaître si leurs manieres avaient quelque chose de différent des autres, mais je ne vis rien du tout.

Montrose est une petite ville, mais elle a un bon port, et est assez bien bâtie. On voit vis a vis un pont de bois, separé dans le milieu par une petite isle ; ce pont a coûté plus de quinze milles li-