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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/253

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On m’assuré, que les habitants de ces côtes étaient de tems immémorial adonnés a la contrebande des vins ; et quoique dernièrement ce ne soit plus si commun, cependant j’y ai bu d’un très bon champagne rouge, qui n’avait gueres coûté qu’un shelling la bouteille, et dont le propriétaire ne savait pas le nom, et l’avait eu parceque le marchand poursuivi par les commis, était bien aise de s’en défaire a quelque prix que ce fut.

Les gens du commun près de Stonehaven sont réputés être de terribles buveurs de Whisky, ils en boivent, m’a ton dit, une ou deux bouteilles par jour, et ainsi se ruinent téllement la santé, que communément ils ne meurent pas vieux. Un ministre dans les environs dit, que depuis dix a douze ans, qu’il est établi dans sa charge, il a deja vu trois générations, c’est a dire, que la plupart des maisons ont changé trois fois de maitres.

Stonehaven a un petit port, dont l’entrée est difficile, mais qui parait assez sur. Ce fut la que j’eus occasion de connaître de quelle maniere les comtés étaient gouvernés, quant a leur police intérieure, ou a la répartition de l’impôt. Les propriétaires, qui ont le droit d’y paraître, se nomme freeholders, il