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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/264

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pour sa femme, qui avait la jaunisse, aüxquelles je répondis gravement, en l’interrogeant sur les différents simptomes, et lui conseillai d’avoir plus de soin d’elle dorénavant, d’être un bon mari a toutes heures, de ne la pas trop faire travailler, et de lui donner une bonne nouriture, et du vin s’il le pouvait : Hippocrate n’aurait pas mieux parlé. Bientot après je le quittai ; il remonta sur son cheval, et disparut. Etant un peu las, je m’arrêtai dans un petit village, ou vraisemblablement mon homme avait quelques connaissances, a qui il rapporta l’ordonnance salutaire qu’un médecin Turc lui avait donné pour fa femme ; il y a apparence que cette médecine plut aux bonnes femmes du pays, car un grand nombre vinrent aux fenêtres de l’auberge, afin de jouir de la vue de celui qui l’avait prescrite, et vraisémblablement m’auraient volontiers engagé a ordonner la même chose a leurs maris. Mais moi que la médecine fatiguait déjà, craignant d’avoir affaire avec la faculté, je payai promptement, et m’en fus par les derrières.

Je n’eus pas fait trois milles que passant pres d’une ferme isolée, je trouvai mon homme avec sa femme