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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/265

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en sentinelle sur le pas de la porte ; du plus loin qu’ils me virent, ils coururent a moi, et la femme surtout me faisant mille cheres, m’engagea a entrer dans la maiion, ou je fus regalle de petit lait, de cakes, de pommes de terre, enfin de tout ce qu’ils avaient. Une jeune fille de seize ou dixsept ans, allez gentille, me servit tout cela, avec la meilleure grâce possible. Pour la recompenser de son attention, j’engageai le papa a la marier promptement, par ordonnance du médecine. On me fit encore différentes consultations pour les enfans ; je l’engageai a les tenir proprement autant que possible, a ne point les souffrir boire de whisky, en qui ils ont une telle confiance qu’on le regarde, comme le remede a tous les maux, et dont ils sont avaller une grande cuillerée a l’enfant nouveau né, pour lui donner des forces, et l’empecher de crier pendant qu'on le baptise. Il est surprenant comme tous les enfants sont enclins a boire ces liqueurs fortes qui étranglent l’homme qui n’y est pas accoutumé.

Ce bon homme me fit voir sa ferme, sa grange, son bétail, et sur tout me demandait qu’elle était l’usage de mon pays. Les paysans d’Ecosse sont tres inquisitifs, et n’en vallent que mieux, il y a