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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/281

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de ma poche, il l’appella arran ; et lui ayant fait sentir ma bouteille, qui était vide malheureusement, l’odeur le frappa, parut lui faire plaisir, et il prononça uisge-bea. La dessus je lui fis entendre que je desirais en avoir encore, et il me mena a une petite maison, ou prononçant arran et uisge-bea, on me fit cuire sur le champ une cake sous la cendre, et on remplit ma bouteille, dont je donnai un grand verre a mon interlocuteur, qui parut enchanté de ma maniere de faire, et me baragouina des remercimens, auxquels je n’entendis pas un mot.

Traversant par un chemin superbe un pays assez pauvre, mais étonnant par la hauteur des montagnes, la multitude des lacs qui le coupent et le diversifient aussi bien que par l’habillement, le language et les manieres des habitans. A la lumière de la yallack, c’est adire la lune, j’arrivai fort tard, et fatigué comme un misérable, a Fort Augustus, ou mon premier soin fut de me reposer, reméttant au lende main mes informations sur le pays : trente quatre milles de marche dam un jour et un diner de noisettes, n’inspirent gueres d’autres desir de voir, ou de connaître autre chose, que son lit.

Fort Augustus est une éspéce de chateau ou ca-