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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/298

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les bords, on, m’a même dit qu’il y avait quelques belles maisons et des sites charmans ; mais j’étais si fatigué et si ennuyé de la pluie perpétuelle, mes habits aussi étaient dans un tel état de délabrement, que je jugeai préférable de retourner sur le champ dans les pays habités que d’en faire le tour comme j’en avais le dessein, aussi bien que de Loch-Tay, qui n’est pas loin ; depuis Loch-Earn, j’ai quitté les mosses éternelles du Black Mount, et traversant un pays assez fertile, et bien couvert de bois, le long d’un lac charmant, qui forme un coude au milieu des montagnes élevées, qui le couronne, j’ai rencontré une noce, précédée d’une musette et d’un violon ; aussitot je me suis cru transporté dans mon pays, car c’est ainsi que nos bons paysans de Bretagne conduisaient la mariée a l’église, et la ramenaient chez ses parens ; poussé par un instinct de curiosité et de plaisir, je me suis mêlé a la bande joyeuse ; un paysan m’a présenté un ruban, et j’ai taché de faire connaître que je prenais part a leur joye, en regardant leur danse, et mêlant mes cris, a leurs chansons d’allégresse. Dans les pays peu fréquentés, l’instinct de l’homme est le même, on