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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/301

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Ce n’est qu’a Callender, une assez jolie petite ville que l’on retrouve la terre constamment cultivée, et que l’on laisse entièrement les montagnes, qui quoi que très agreste et très miserable, sont l’asyle d’un peuple fidèle, brave, intelligent et industrieux ; accoutumé au besoin dès son enfance, le montagnard sait le supporter sans se plaindre. Il a pour son pays un amour sans borne, ou plutôt pour les parens qu’il y a laissé, et qu’il trouve moyen de soulager souvent meme, sur les épargnes qu’il peut faire sur sa paye de soldat, qu’un Anglais trouve a peine suffisante pour son existence. Comme leur moisson se fait plus tard, que dans la plaine, on les y voit déscendre en foule a cette époque, pour la faire, et s’en retourner dans leur famille avec le mince produit de leur travail. J’avoue qu’apres avoir vécu quelque temps parmi ce peuple, il m’a paru éxtraordinaire d’apprendre que leurs voisins plus riches, et plus instruits, avaient fait des depenses énormes, pour établir la religion parmi eux. Je l’y ai trouvé toute établie, et peut-être mieux observée qu’au sud. Apres l’histoire du Prétendant, le gouvernement, pour détruire entièrement les restes de cet amour qu’ils conservaient pour