Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la famille de leur roi, imaginant avec quelque raison, qu’il changerait leurs mœurs en changeant leurs habits, défendit sous des peines séveres de porter le philibeg ; mais a present toutes craintes étant évanouies, on leur en permet l’usage.

Ils étaient autrefois gouvernés par le chef de leur clan, ou famille, dont tous les individus étaient tenus a la plus grande soumission pour lui et obligé d’émbrasser sa querelle. On m’a conté que pour les assembler, un homme allait de portes en portes avec une croix de bois dont le bout était brûlé, et criait a haute voix Craig-Elachy dans un clan, Tulloch-dar dans un autre, car chacun avait le sien qui était communément leurs endroits ordinaires de rassemblement, et fameux pour maints hauts faits. C’était le signal de la guerre, auquel tout le monde s’armait et se rendait a son poste. Il y a tel canton en Écosse, ou presque tous les habitans ont le même nom, ils viennent indubitablement de la même famille, et du plus pauvre au plus riche, portent le plus grand réspect au chef de leurs clans ; tellement que quelques pauvres diables ont a ma connaissance réfusé seize louis d’un colonel qui voulait les engager, et en ont accépté trois de leur chef, qui levait un