Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/313

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J’ai entendu une jeune personne dire a sa mere, en parlant de mof, “Oh, maman, il n’est certainement point Français, for he is fat, and not black[1]. Leur diétte est extrêmement simple, et ne consiste gueres que de rôti ou de bouilli ; leurs légumes même sont cuits a l’eau, souvent sans sel. Ils se plaisent plus particulièrement dans les mets qu’ils croyent appartenir a leur pays, comme leur soupe d’orge mondée, qu’ils ont a chaque dîner ; la tête de mouton bouillie, dont la laine a été brûlée sur la peau, &c.

Dans certains cantons les gens du commun ne voudraient pas manger de lievre, ni même du cochon, particulièrement son sang qu’ils jettent communément. Ils entretiennent aussi des préjugés contre certains légumes, comme les haricots verds ou secs, qui sont cependant la principale ressource du pauvre sur le continent, et un mets favori des riches, ils en ont aussi contre les choux fleurs, et quelques autres. Il est singulier comme dans tous les pays les hommes prennent un dégoût pour certaines choses que dans d’autres on trouve éxcéllentes. Les paysans de Bretagne avaient des préjugés vio-

  1. Il est gras, et point noir.