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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/51

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continuellement du bois, au village ; on l’arrêta ; et après qu’elle eut été interrogée, elle avoua qu’il y avait a peu près trois mille hommes caches dans le bois ; on en donna avis au quartier général, mais cela sembla si improbable qu’on n’y fit point attention ; au matin, les patriotes impatiens tirèrent quatre coups de canon, sur la colonne des gardes du Roy qui tuerent autant de chevaux.

On vit bien alors que c’était serieux, on fit faire a quelque troupe mine d’entourer le bois, surquoi les patriotes craignant d’être coupés se retirerent précipitament, en criant, nous sommes trahis. Cependant, les princes avaient ordre de ne point s’arrêter, de sorte qu’ils n’en eurent que la peur, et quand ils s’en apperçurent il était trop tard pour nous faire grand mal, d’autant que leur canons auraient été obligés de monter une colline rapide pour tirer sur nous ; cependant on les distinguait fort bien, montés sur les arbres, et nous regardant a une distance respectueuse ; c’est pourquoi nous passames tranquillement le défilé ; on envoya seulement quelque détachemens a leur trousse, et nous n’eumes que deux ou trois hommes de tués, entr’autres un Mr De la Porte, aide de camp de